A ne pas confondre avec la série américaine animée du même nom et pas mal de vieux films aussi, la série finlandaise Bordertown est une série policière de 11x60mn signée Miikko OIKKONEN qui sera diffusée en 2016 sur la chaine finlandaise publique YLE.
Parce qu’il ne comprend plus rien à ce monde et que toute la famille a besoin d’air après la tumeur au cerveau dont sa femme se remet tout juste, l’inspecteur-chef Kari Sorjonen, du Bureau National d’Investigation d’Helsinki, se fait muter dans la petite ville de Lappeenranta où sa femme a grandi, tout près de la frontière russe. Mais s’il espère pouvoir enfin prendre un peu de recul et profiter de sa vie de famille, c’est sans compter sur les trafics organisés à la frontière (vol de voitures, traite des filles) et les manœuvres de politiques locaux pour s’enrichir.
Arrivé dans la nouvelle « Unité des crimes graves » montée spécialement pour lui, Sorjonen fait la démonstration à sa nouvelle équipe de ses talents d’observation et de déduction – ou plutôt de mentaliste (encore un !) -, en leur expliquant, à partir de quelques éléments, « ce que vos chefs savent de vous », se mettant ainsi à dos sa supérieure dès le premier jour.
Dommage que Ville VIRTANEN, l’acteur finlandais incarnant Sorjonen dans la série finlandaise Bordertown, en fasse des tonnes sur le côté « mentaliste » en se prenant la tête – littéralement ! – à chaque fois qu’il raisonne ou réfléchit, car dans ce cas comme ensuite, – avec la femme jetée d’un bateau ou la scène de crime du voleur de voitures où il ne passe que 3 minutes à peine -, ses démos sont très convaincantes et très crédibles. Très loin des provocations comiques d’un Patrick Jane, le Mentalist de Bruno HELLER sur CBS !
L’angoisse de cette vie « sur la frontière » se ressent à travers le montage de la série finlandaise Bordertown, alternant sur un rythme très rapide les différents lieux et fils de l’action : la maison familiale, l’entrepôt de voitures d’occasions, le mystérieux chalet, les bois, la mairie et sa fine équipe, etc… Une personne au moins infiltrée dans l’équipe est de mèche avec la mairie et remet sans arrêt en cause les actions de Sorjonen.
On retrouve aussi dans la série ce trait commun à beaucoup d’enquêteurs de fiction qu’ils soient flics ou médecins légistes, la passion du métier qui fait que quelles que soient tes (bonnes) résolutions, quelle que soit l’heure ou le moment, quand le téléphone sonne, tu laisses tout derrière toi et tu pars… Je crois assez à ça, c’est pourquoi il me semble que la série finlandaise Bordertown offre un beau portrait de flic, avec quelques maladresses de jeu, mais sûrement beaucoup de justesse par ailleurs.
La série finlandaise Bordertown est intrigante, pas tant du fait de son personnage principal et de ses soi-disant pouvoirs (qui n’ont rien de surnaturel), mais par la manière très étonnante dont sont filmés les corps. La petite fille morte des premières images, avec ses yeux et ses lèvres cousues, est très blanche, comme illuminée de l’intérieur (j’ai d’ailleurs mis du temps à comprendre qu’il s’agissait du corps d’un enfant et non d’une femme), le corps de la femme jeté d’un bateau et retrouvé de nuit est bizarrement disposé sur la plage. Enfin, il y a les deux jeunes filles nues endormies sur un lit, sous l’œil de la caméra voyeuse de la « Doll’s House » (la Maison de Poupées, sous-titre des premiers épisodes, premier fil criminel de la série) et qu’une main anonyme vient bouger légèrement, modifiant la position d’une jambe de quelques centimètres, y revenant. Toutes ces scènes de la série finlandaise Bordertown sont à la fois très étonnantes et obsédantes.
La série finlandaise Bordertown est la première série policière – vue à Séries Mania après The Five, Spring Tide et Jour polaire – qui m’ait vraiment accrochée. A-t-elle été achetée par une chaîne française ? J’aimerais beaucoup voir la suite !