Deux, c’est trop peu !
Vue dans le cadre du Festival Séries Mania, l’avant-première de « The Following », soit le pilote et le 2ème épisode de la future série de TF1 (déjà sur leur plateforme VOD), ne m’a guère inspirée. Voici pourquoi…
Longtemps connu comme « the Untitled Kevin Williamson Project », la série américaine « The Following » est un thriller psychologique (sur la Fox depuis fin janvier 2013) qui met face à face un Serial Killer (encore un !) et un agent du FBI fatigué, hanté par sa première rencontre 9 ans plus tôt avec le psychopathe, dont il a gardé d’importantes séquelles physiques (dont un pacemaker et une addiction à l’alcool) et psychologiques.
L’enjeu semble à première vue mineur, lorsqu’on sait que le SK qui s’échappe de sa prison dans les premières minutes de la série est remis sous les verrous dès la fin du pilote et qu’il doit être exécuté prochainement… Mais c’est sans compter sur l’art du suspense psychologique développé par Kevin WILLIAMSON, créateur de la série et auteur au cinéma de la saga « The Scream », à la télévision de la série « Vampire Diaries »… Car même en prison, même mort, Joe Carroll va continuer à nuire et provoquer son « meilleur ennemi » en la personne de « followers », des admirateurs fanatiques qu’il aurait séduits, embrigadés et formés à poursuivre son « œuvre », dès l’époque de ses cours en fac ou depuis sa prison où un gardien aurait facilité son accès à internet…
Au commencement était la littérature…
Le Serial Killer Joe Carroll, interprété par l’acteur anglais James PUREFOY (Marc Antoine dans la série « Rome »), est prof de littérature américaine à l’université, spécialiste des Romantiques et passionné en particulier par l’œuvre d’Edgar Allan POE (le Corbeau, The Tell-tale Heart, the Black Cat). S’inspirant de son auteur favori, il a écrit un livre (« The Gothic Sea ») qui a fait un flop abominable et a été condamné à mort pour les meurtres particulièrement gore de 14 de ses étudiantes, directement inspirés eux aussi des écrits du maître.
Si de son côté, l’agent spécial Ryan Hardy a réussi dans le passé à empêcher le dernier meurtre (que le SK accomplira durant sa courte évasion), le tueur l’a blessé au cœur (une métaphore ?) et après une courte aventure avec Claire, la femme de ce dernier, il décide de se retirer et de cette relation et du FBI avant de sombrer dans l’alcool. Lui aussi a écrit un livre « The Poetry of a Killer », à propos du tueur, et son livre a été un succès. Rappelé par le FBI au début de la série pour coincer au plus vite le fuyard, Hardy ne peut guère compter que sur un jeune agent du FBI, Mike Weston, qui a écrit son mémoire d’études en sciences du comportement sur l’affaire Carroll et est désireux d’apprendre de l’ancien héros du FBI.
Pourquoi non ?
Comme annoncé dans le sous-titre de l’article, deux épisodes pour préjuger d’une série – et de « The Following » en particulier -, c’est trop peu, et je n’ai pour l’instant pas poursuivi l’aventure au-delà de la découverte qui m’était proposée lors de Séries Mania.
Mais Kevin WILLIAMSON aux manettes de « The Following », c’est un nouvel exemple du cinéma cherchant dans les séries TV un nouveau moyen d’expression. Dans le cas de « The Following », qu’est-ce qu’on y gagne et qu’est-ce qu’on y perd ?
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Le pari d’un casting inversé :
Répercussions sympathiques au niveau du casting des 2 rôles principaux, tenus par de très bons acteurs de cinéma, même si confier le rôle du Serial Killer au très doux et très séduisant James PUREFOY le pousse à quelques grimaces et donner celui de l’agent fédéral à Kevin BACON, plutôt habitué jusque là aux rôles de méchants, serial killers ou pédophiles, semble un pari osé !
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Série reine des rebondissements :
Malgré ses prétentions intellectuelles et littéraires (même si on doute que l’œuvre de Poe soit ici plus qu’un séduisant habillage gothique), la série brille par son rythme et par son action : c’est le deuxième effet kiss cool cinéma. Et le cliffhanger du deuxième épisode vous embarquera à coup sûr vers la suite (en anglais : « the following » !!!). Pourvu que la recette ne s’use pas…
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Gore et plutôt glauque :
Effet cinéma, là encore. « The Following » est une série violente et gore dans ses images, avec des effets sonores très réussis qu’on a peu l’habitude de voir sur le petit écran (par exemple, la bande son couverte par les battements du cœur de Hardy…), voire carrément glauque, lorsqu’une musique psychédélique accompagne les images des crimes, faisant de nous non seulement des voyeurs, mais des acteurs du crime (ou de futures recrues ?), comme un encouragement à aller tuer son voisin ! Ces scènes illustrent le soi-disant message de Poe dans ses écrits, le seul en tous cas retenu par WILLIAMSON : « insanity as art », et c’est effectivement assez malsain. On imagine mal la série en prime-time,
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A la limite du fantastique :
Enfin, si l’idée des « followers », admirateurs un peu paumés, prêts à jouer le rôle de leur vie pour « écrire leur chapitre » (1×02) et l’ajouter à l’œuvre du maître, et se levant partout dans le pays est une idée moderne (on ignore à ce point si le SK a recruté via sa page Facebook ?!), et une mécanique imparable pour ajouter de nouveaux épisodes à la série, on a l’impression, même en seulement deux épisodes, que la série aurait eu plus d’avenir et de succès dans le genre horreur fantastique que dans le genre thriller policier. Tout le folklore habituel autour du déploiement du FBI est d’ailleurs absolument inutile à l’intrigue dans la série.
La diffusion de la Saison 1 de « The Following » a pris fin le 29 avril 2013 sur la Fox et la saison 2 d’ores et déjà programmée pour la mi-saison 2013-2014.
J’ai regardé la saison 1 de cette série et franchement, j’ai été très déçue. Pourtant, je l’attendais avec impatience, ça faisait partie de mes attentes de 2013 (j’ai été davantage charmé par Vikings et Hannibal, entre autres). J’ai trouvé les dialogues très clichés, et je n’ai pas cru une seconde au scénario. Ça ne tient pas debout.
Bienvenue sur mon blog, Mae, et merci de commenter ! C’est vrai que les clichés abondent dans « The Following », on ne parle même pas des références à Edgar Poe ! J’attends avec impatience Hannibal…
perso, j’évite le gore et le glauque ! Mais je suis une fan absolue de Vampire Diaries dont j’attends la saison 4 avec impatience.
Pas tout à fait le même genre de « gore », je crois, mais pour être honnête, je suis pratiquement sûre de ne jamais en avoir vu un seul épisode 😉