The Artist, cette fois, c’est Arsène Mosca !
Les personnages de Lino VENTURA et la gouaille de Frédéric DARD vous manquent ? Nous avons ce qu’il faut, avec les aventures du bel Antonio Palizzi, ex caïd de Paname tout juste libéré de taule et en quête d’une improbable réinsertion.
Spin-off du sketch du « Mafieux » créé en 2003 par Arsène MOSCA dans l’un de ses one-man-shows, la série télé « Palizzi » est la première réalisation de Jean DUJARDIN, qui imaginait même en faire un jour un film.
La première saison (40 épisodes de 3mn) a été diffusée sur 13ème Rue fin 2007, la seconde, réalisée par Stéphane DEBAC et Serge HAZANAVICIUS (60 épisodes de 4 mn), à partir d’octobre 2008. Seule la première saison existe en DVD, sorti dès fin 2008… Pourquoi en parler maintenant ? Parce que Palizzi est « culte » et qu’il vous faut ce DVD ! Et qu’est-ce que 3 ou 4 piges quand on a 15 ans de ballon à rattraper !
De la réinsertion sociale du caïd…
1er choix de mise en scène de Jean DUJARDIN : le film dans le film. Clope au bec, croix de baptême autour du cou, dans son magnifique costard noir rayures mafia, chemise noire, cravate rouge et pochette assortie, Palizzi est suivi – jusque dans sa chambre – par une équipe de reportage qui le filme en longs plans-séquences et gros plan insistants (zoom-in, zoom-out) dans toutes les étapes de son quotidien et de sa réinsertion, de son installation dans un foyer « avec vue sur rien » (1×01), à sa rencontre avec « l’insistante sociale » (Alexandra LAMY, 1×03) ou le flic de rue, sans compter ses anciennes relations et les petits boulots de vendeur à la sauvette (1×05) ou ouvrier de chantier (1×16, 1×23).
« Le documentaire que vous allez voir sur moi, c’est tout ce qui reste de moi après des piges passées au violon », déclare Palizzi dans le 1er épisode.
Malgré les commentaires off pleins de nostalgie de l’ancien mafieux et ses tentatives d’auto mise en scène (« Oh, et toi, le journaleux, au lieu de te palucher, viens regarder mon corps qui suinte et puis tu me feras une cassette à regarder », 1×27), le quotidien de l’ex-maquereau qui avait « 250 filles sur 3km de trottoir », ses chevaux de course et sa loge à Auteuil, son business de trafic de cartes bleues, machines à sou truquées et attaques de fourgons blindés (1X12), c’est « chômage et dessert » (1×24), bref, « la loose », entre coquillettes au gruyère et pornos, avec les chansons de Daniel GUICHARD pour se consoler… (1×17, 1×31)
Palizzi est un « tocard, entre De Niro, Ventura et Villeret », un « prince déchu », peut-être même un pur mythomane, commente Jean DUJARDIN, interviewé pour les bonus du DVD. Et quand l’image est vraiment trop loin du discours, le gangster arrête la caméra d’un tonitruant « Terminares ! » qui signe la fin de l’épisode.
Malgré un don quasi surnaturel pour retourner les situations (ça s’appelle « la tchatche ! »), ses 15 années à l’ombre l’ont rendu totalement anachronique, inadapté, en complet décalage avec l’époque, au départ de nombreuses scènes comiques :
- Vie quotidienne :
« A mon époque, faire les courses, c’était RV à Auteuil : j’avais mes chevaux, mes jockeys, ma loge et ma bière de riche. Capici ? » Aujourd’hui, c’est chez Abou Saïd, « l’Arabe du coin » : « C’est comme une grande surface, sauf qu’y a pas de surface », où « la bouffe pour chat, c’est à côté du foie gras » et où le quatre-quarts est à 48€ (« 12€ le quart ! ») : « C’est un quatre-quarts qui a fait la couverture de « Quatre-quarts Magazine ? » (1×8 – Les courses autour du monde)
- Société :
Des « conneries de la télé »…
Les pubs à la TV pour des croquettes pour chat « qui au bœuf, qui au poulet, qui au mouton… et pourquoi pas directement de la croquette au goût de souris ? (1×10)
… aux progrès de l’intégration sociale des immigrés…
« Un flic arabe ? Mais c’est quoi ce pays. Tout a changé en 15 ans (…) et pourquoi pas des présidents hongrois ? » (!) (1×20)
… en passant par les compétences des grands-mères en termes d’autodéfense (1×19 – Mamie casse-tête, avec Rosine FAVEY)…
- Rapports Homme/Femme :
Macho impénitent, Palizzi se heurte au discours féminin sur l’égalité des droits et doit revoir ses techniques de drague (1X12, 1X14, 1X15, 1×28).
Jean DUJARDIN et Arsène MOSCA : The Artist(s) !
Un « film de mafieux sans budget », ainsi que le qualifie Jean DUJARDIN dans les bonus DVD, c’est toute la force, le charme et la puissance comique de la série Palizzi…
Un personnage taillé sur mesure pour Arsène MOSCA, des guests-stars de talent (Valérie MAIRESSE, Max MOREL, Geneviève GIL, Denis MARECHAL…) et un Jean DUJARDIN en réalisateur dirigeant « des potes » par plaisir et « parce que ça l’éclate » et n’hésitant pas à prendre le costume d’un éboueur de la Ville de Paris pour jouer aux côtés d’Arsène quand il leur manque un rôle (Source : bonus DVD), c’est ce qui vous attend dans ce DVD réjouissant de la Saison 1 de Palizzi.
Parmi les épisodes à ne pas rater :
- Le remake de « Prison Break » (1×06 Rompiche)
- Et de Gabin (parfaitement imité !) dans « La Traversée de Paris » (1×20 Un prêté pour un donné ♥♥♥)
Et pour l’invention verbale :
- Vente de montres à la sauvette (1×5 J’te la montre ♥♥♥♥)
- 1×09 Nostalgina, 1×29 Un Travelo nommé Désir, et surtout l’alphabet selon Palizzi (1×30 Blanchiment ♥♥♥♥).
Le mot de la fin à Arsène :
« Quand j’étais môme, j’avais une tête à claques, à 20 ans, j’avais une tête de con, aujourd’hui parait que j’ai une tête d’acteur ! » (1×39).
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