Entreprise de nettoyage de scène de crime…
Nos incursions dans le cinéma sont assez rares ici. On ne s’improvise pas spécialiste ou même connaisseur de celui qui se nomme lui-même « le 7ème art »…
Mais quand on nous annonce une comédie noire, dans laquelle deux soeurs, un peu essouflées et à court d’argent décident de se lancer dans le nettoyage de scènes de crime, la curiosité est grande de découvrir « Sunshine cleaning », un film réalisé par Christine Jeffs sur un scénario de Megan Holley, présenté au Sundance Film Festival de 2008.
Parce qu’après tout, le nettoyage post-mortem, « c’est comme de nettoyer une maison, mais il y a du sang ? – Oui, et des fluides organiques ». Et pour l’odeur ? « Il faut un petit moment pour s’y habituer. Sois patiente », explique Rose Lorkowski, l’aînée. Et pas question d’avoir de haut le coeur, de vomir (« Super, il va falloir nettoyer ça aussi ! », gronde-t-elle).
Eh oui, bon à savoir, le business du nettoyage de scène de crime est lucratif, la seule situation où le suicide est « un truc bien », annonce Norah, la cadette. Et même si faire sa pub s’avère un peu délicat (« A la prochaine ! ») et s’il faut parfois se forcer pour rester positif, reste que, c’est bizarre, « on se retrouve comme connectées à ces gens d’une manière si curieusement intime. J’sais pas, c’est pas habituel », commente Norah.
Beaucoup de bonne humeur, de jolis visages et un excellent jeu d’acteurs pour nous faire découvrir les débuts hésitants, la professionnalisation et les rencontres des deux soeurs dans un métier a priori peu enviable qui leur permettra pourtant, malgré les aléas et les péripéties, de se reconnecter à leur histoire, de toucher du doigt leurs véritables relations à l’intérieur de la famille pour aller plus loin avec leur vie.
Un film touchant et drôle, très doux, qui nous remet droit dans nos baskets, quel que soit notre parcours.
N’attendez donc pas pour découvrir ce (nouveau ?) « secteur industriel très porteur, ultra compétitif et sexy ! », tente Rose, plastronnant devant ses anciennes copines d’école.
Et comme d’hab’, évitez autant que possible la VF qui perd beaucoup dans les nuances et n’hésite pas à transformer une « pecan pie » en « brownie » (Pourquoi, mon Dieu, mais pourquoi ?!!!)
En savoir plus :
- Acheter le DVD :
Sunshine cleaning (Réal. Christine Jeffs, 2008)
- Lire l’article du New-York Times :
« Cleaning needed, in the Worst Way », Andrew Jacobs, 22/11/2005
La petite histoire veut que le film soit né d’une chronique économique entendue à la radio dès 2001 par la scénariste Megan Holley. Mais lisez cet article du New-York Times à propos de Ronald Gospodarski et sa petite entreprise Bio-Recovery Corporation, à l’époque la seule spécialisée dans ce secteur sur New-York. On tient là une source alternative tout à fait saisissante…
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