Elle fait défiler les banlieues et les prisons…
Fruit de la rencontre entre la chaîne de radio interne de Fleury et la créatrice de mode Sakina M’Sa, un défilé de mode est organisé aujourd’hui 10 juin 2011 à la maison d’arrêt des femmes de Fleury–Mérogis.
Sur une bande son de Martin Solveig, 30 détenues présenteront la collection printemps-été 2011 de la jeune créatrice d’origine comorienne, toujours très impliquée dans la médiation culturelle et les projets de réinsertion.
Arrivée à Paris en 1992, Sakina M’Sa a commencé par animer des ateliers autour du vêtement à Bagnolet et fait défiler les femmes des cités à la gare Eurolines, en 2000… C’est ainsi qu’elle réussit à se faire repérer par le sociologue Jean Baudrillard… et une acheteuse des Galeries Lafayette !
En 1998, elle ouvre un atelier de couture « d’insertion par l’excellence » à Barbès, où travaillent des immigrées de toutes origines et organise l’expo « l’Etoffe des Héroïnes » au Petit Palais en 2007, qui met à l’honneur les créations d’une quinzaine de femmes qui ont travaillé à partir de vêtements récupérés chez Emmaüs.
Si la styliste, aujourd’hui reconnue par ses pairs, vend dans le monde entier sa marque de prêt-à-porter féminin haut de gamme et habille les actrices comme Eva Mendes ou Ludivine Sagnier, elle confirme par l’organisation de cet événement à Fleury son engagement social auprès des femmes.
Comme l’écrBranfordMagazine Optionsit Hervé Lucien, qui a rédigé la biographie de Sakina M’Sa sur son site :
« Son parcours atypique dans le stylisme, ses origines sociales et culturelles et le sens qu’elle entend donner à son travail l’ont amenée à entreprendre une réflexion de fond sur la démocratisation du secteur de la mode et sur la possibilité pour ceux qui ne sont pas issus du sérail et plus encore ceux qui vivent l’exclusion sociale de participer à cette aventure extraordinaire qu’est la fabrication et la présentation d’une collection »
En savoir plus :
- Visiter le blog et le site de Sakina M’sa
- Acheter son livre « Robes des possibles » (Ed. Fligranes, 2007), dans lequel elle rend hommage à ses héroïnes, Björk, Marianne Faithful, mais aussi aux femmes de son atelier.